Julia est Social Media Manager et partage son quotidien sur ses réseaux sociaux. Il y a près de 7 ans, elle a lancé son business en ligne.
Cette femme est pour moi une source d’inspiration immense. Une Wonder Woman de l’organisation dans son business. Elle gère son boulot de Social Media Manager, aide les entrepreneurs à se développer, partage son quotidien sur les réseaux sociaux, crée du contenu tout le temps, et travaille selon son rythme et son intuition.
Origine
• Julia peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Julia, j’ai 29 ans, je suis social media manager freelance depuis 6 ans et en parallèle depuis 3/4 ans j’aide les freelances et les entrepreneurs à développer leur entreprise sur le web.
• Pourquoi as-tu eu envie de quitter l’entreprise pour laquelle tu travaillais ?
Je ressentais beaucoup de frustration dans ma fiche de poste, je me sentais bridée car j’avais très peu mon mot à dire sur mon quotidien, sur ce que je pouvais améliorer. Et, j’ai eu envie de créer mon propre métier.
• Comment as-tu eu l’idée de créer ton entreprise ?
Tout est parti d’une rencontre avec un photographe agréé Google, qui m’a proposé de travailler pour lui, pour l’aider dans son organisation, donc au départ l’accompagner dans la paperasse. Au fil du temps il m’a donné de plus en plus de choses à faire pour son business de visites virtuelles. J’ai eu à m’occuper de la post production de ces visites virtuelles, de la facturation des clients et toute la gestion.
C’était l’époque de l’émergence des pages Facebook pour les professionnels. Les restaurateurs, les petites boutiques, les entreprises en règle générale avaient une page Facebook, elles avaient compris qu’il fallait qu’elles prennent le train en route, mais elles ne savaient pas comment faire.
Il y avait des fautes d’orthographes dans les posts, des photos floues, ça ne renvoyait pas une image professionnelle. Comme j’ai une sensibilité liée à ma génération par rapport à internet, j’ai eu envie de les aider à mieux communiquer sur Facebook. Je ne pense pas que le métier de Community manager existait en 2013 ou s’il avait un nom, mais c’est comme ça que je me suis lancée.
• Quelle est ta formation ?
J’ai un bachelor en ressources humaines, soit un bac +3.
« Les erreurs grosses ou petites, ce sont elles qui te font progresser et qui font la différence. »
• Avais-tu des peurs et quelles étaient-elles ?
Je n’avais aucune peur car je ne connaissais pas ce milieu-là. Je n’avais qu’un seul pote qui était entrepreneur et il le vivait plutôt bien. Donc finalement, je n’avais pas de modèle d’échec, je n’avais pas peur de mal faire les choses car je n’y connaissais rien. J’avançais tout doucement à pas de fourmis en fonction de ce qui me semblait bon. J’ai fait pleins d’erreurs mais je n’ai jamais paniqué ou eu peur. C’est grâce à elles que j’en suis là aujourd’hui. Les erreurs grosses ou petites, ce sont elles qui te font progresser et qui font la différence.
La vie d’entrepreneure
• Entre l’idée et le démarrage combien de temps s’est-il écoulé ?
Trois semaines. Ça a été rapide parce qu’à partir du moment où j’ai détecté ce besoin concernant les pages Facebook et les entreprises, et le moment où je me suis dit que j’allais les aider, je ne me suis pas laissé le temps de réfléchir. Du fait de ne pas avoir de peurs, je n’avais aucun frein mental.
• As-tu rencontré des difficultés auxquelles tu ne t’attendais pas ?
Oui, car je ne m’attendais à rien. J’ai découvert la réalité de ce métier comme par exemple les erreurs de débutant. Je vivais dans le monde des Bisounours. Je me disais qu’à partir du moment où j’éditais ma facture, je serais réglée dans les 3 semaines, alors que pas du tout.
Vu le nombre de pages Facebook qui existaient et qui se créaient, je me disais que je trouverais pleiiiin de clients assez rapidement, car ils avaient conscience qu’il fallait être bien présent sur les réseaux sociaux. En réalité ils avaient plutôt peur des réseaux sociaux. Il faut dire que Facebook a été créé en 2008/09, et en 2013 les gens s’en servaient beaucoup, voire uniquement pour le perso. Donc ça a été beaucoup plus difficile que ce que je ne l’aurais cru d’éduquer les professionnels, et leur faire prendre conscience de l’importance des réseaux sociaux dans leur communication.
J’ai aussi galéré financièrement car j’imaginais que tout irait plus rapidement, alors qu’il y a beaucoup de travail à faire avant pour que ça fonctionne.
« L’argent n’est pas un moyen de me rassurer, c’est un moyen de créer autre chose, d’apprendre autre chose quand j’achète des formations ou, un moyen de me faire plaisir quand je pars en vacances. »
• Il y a peu de personnes qui en parlent, c’est important de soulever les problèmes d’aspect financier et de démystifier ce sujet.
Je suis complètement immunisée contre les problèmes d’argent ; j’en ai rencontré tellement que je n’en ai plus peur. D’ailleurs, je parle de mes revenus en toute transparence sur le blog. En 6 ans d’activité, je n’ai jamais demandé d’aide financière à ma famille, j’en suis plutôt fière malgré toutes les galères.
J’ai été tellement dans le rouge les deux premières années, que le découvert ne me fait plus peur. J’arrive à prendre du recul et me dire que ce n’est pas grave. Dans la cas où mon activité ne fonctionnerait plus, je réfléchirai à ce que j’ai appris ces dernières années pour savoir ce que je peux vendre comme compétences et à qui.
C’est une force que je n’avais pas en moi il y a 3/4 ans. C’est quelque chose d’assez récent. En fait les ressources sont en moi.
L’argent n’est pas un moyen de me rassurer, c’est un moyen de créer autre chose, d’apprendre autre chose quand j’achète des formations ou, un moyen de me faire plaisir quand je pars en vacances.
« Il suffit d’être soi et de s’écouter. »
• As-tu eu des moments de doute où tu t’es sentie découragée ?
Oui j’en ai eu mais toujours avec la certitude que je ne voulais pas redevenir salariée !!
Au final, ces moments de doutes n’ont jamais duré bien longtemps.C’est souvent lié à l’argent, car ça se déclenche quand tu es en galère. Tu te dis « Est-ce qu’il ne faudrait pas que je switch de métier, que j’aille sur quelque chose de plus porteur… » Alors que bien souvent ce n’est pas une question de métier, ni d’argent, c’est lié à toi, à ta manière de voir les choses. Je pense que pour les femmes c’est très lié à nos hormones. Nous nous posons des questions qui n’ont rien à faire là, et souvent nous nous disons le lendemain « mais pourquoi j’ai pensé ça hier ? »
Je prête quand même attention à ces moments, mais je laisse passer quelques jours. Soit ça s’estompe parce que c’était une mauvaise passe, soit ça confirme quelque chose et dans ce cas je prends des décisions.
• Tu as une approche très pragmatique et intuitive des choses, tu prends du recul, tu n’agis pas sur l’instant mais tu attends de voir…
Oui. En fait je m’écoute beaucoup. Parfois il y a des choses que je n’ai plus envie de faire, donc j’arrête. D’autres fois je me dis « Non Julia, je suis sûre que tu es entrain de penser ça parce que tu as un rhume, tu es un peu malade et ça t’agace. » Comme je me connais un peu, j’arrive à prendre du recul, à me dire « J’y penserai la semaine prochaine, et je prendrai une décision. »
C’est très important de s’écouter, ça m’a beaucoup appris. Par exemple je ne me suis fiée qu’à mon intuition pendant 6 ans. Tu as beau me dire « Julia, il faut que tu passes par le chemin B », Si mon intuition me dit que je dois passer par le chemin A, ils peuvent être 50 à me dire de prendre le chemin B, je prendrai le A.
Il suffit d’être soi et de s’écouter. Il y en a beaucoup qui pensent que parce que le voisin a réussi d’une certaine manière, s’ils copient/collent, ils réussiront aussi, alors que ça ne marche pas comme ça ; ou ils croient qu’il n’y a qu’une seule manière de faire et ils la suivent alors qu’elle ne leur correspond pas.
• Quels ont été tes petits trucs et astuces pour te remotiver ?
Quand je sens qu’une journée est foutue et que je n’arrive à rien, je fais carrément autre chose ; je vais lire un bouquin, jouer aux jeux vidéo, bronzer sur ma terrasse, marcher ou faire les magasins. Je vais faire n’importe quoi qui ne soit pas en lien avec mon problème.
« Aujourd’hui, je vais toujours vers ce qui me fait le plus peur. »
• Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui a envie de changer d’orientation professionnelle ou de changer de vie ?
C’est difficile de répondre. Je dirais qu’il faut vraiment suivre ces envies, car on n’a qu’une vie, qu’il est important d’en prendre conscience et que le temps passe très vite. Mais il ne faut pas faire les choses n’importe comment. Il faut bien se renseigner en amont pour être prêt à se lancer, mais pas forcément attendre la perfection ou le bon moment, car il n’y en aura jamais. Il faut savoir à un moment donné prendre des décisions, même si elles font peur.
Aujourd’hui, je vais toujours vers ce qui me fait le plus peur. On appelle ça sortir de sa zone de confort. Il ne faut pas avoir peur de sortir de sa zone de confort car une fois cette peur dépassée, ce n’est que du bonheur.
« En fait c’est surtout mon entourage qui m’inspire, pas les réseaux sociaux ou mes confrères car je n’ai pas envie d’être influencée. Je suis mon intuition. »
• Y-a-t-il des personnes qui t’inspirent ?
Professionnellement toutes les personnes qui travaillent dans le même espace de coworking que moi, notamment Julie, mon binôme. Elle m’inspire beaucoup car elle n’est pas organisée du tout. Elle m’inspire des articles de blog, voire même des formations entières, comme la formation Trello.
Mon meilleur ami Nathael, que je connais depuis 10 ans. On a toujours eu des rêves business, mais les siens sont plus fous que les miens. Des projets que je ne ferai pas car je n’ai pas les épaules pour, mais lui il y va. Et il réussit tout ! Il m’inspire à avoir des rêves un peu plus fous que ceux prévus, car visiblement quand on en a très envie on peut y arriver.
En fait c’est surtout mon entourage qui m’inspire, pas les réseaux sociaux ou mes confrères car je n’ai pas envie d’être influencée. Je suis mon intuition. Les sujets que je traite, je les traite à fond, soit parce qu’ils me tiennent à cœur, soit pour répondre à une question qu’on me pose ; mais au lieu d’y répondre par un message privé, je traite le sujet pour tous.
• Justement parlons de Julie ton binôme. Peux-tu nous parler de votre collaboration ?
On s’est rencontrées en 2016. On travaillait pour un client commun et on s’est tout de suite bien entendues. On ne travaillait pas dans le même domaine, mais on était tout le temps ensemble, on se voyait le soir, on prenait l’apéro ensemble, on se voyait les week-ends. Petit à petit, nous nous sommes aperçues que nos compétences pouvaient être mises en commun. Nous pouvions proposer une offre bien plus complète que ce que l’on offrait chacune de notre côté et, que nous nous complétions à merveille. Depuis 2018 on communique à deux et c’est grâce à ça qu’on arrive à signer de plus gros contrats.
Nous avons chacune nos compétences bien précises. Je m’occupe de la stratégie, la maîtrises des outils, le côté technique et l’organisation. Julie s’occupe de la rédaction, de l’orthographe, du référencement. Je ne suis pas mauvaise en orthographe, mais j’ai la flemme de me relire, alors que Julie aura la rigueur de le faire. À l’inverse, Julie a la flemme de faire en sorte que son emploi du temps soit le plus optimisé possible, alors que je vais immédiatement voir comment répartir les tâches dans la semaine.
Nous avons chacune des points forts et des point faibles et nous nous complétons sur chacun d’entre eux.
• Parfois as-tu délégué ou demandé de l’aide autour de toi ?
Oui souvent.
• Le fait de pouvoir déléguer, qu’est-ce que ça t’a apporté ?
De la tranquillité, dans le sens où je délègue des choses que je ne maîtrise pas suffisamment pour les faire bien. Du coup je suis contente car ce sera fait par quelqu’un dont c’est le métier.
Du temps bien sûr parce que c’est quelque chose que je ne fais pas, donc ça me libère du temps.
Cependant ça m’apporte aussi un peu d’angoisse car on n’est jamais mieux servi que par soi-même et parfois on peut être déçu du résultat. Nous nous sommes rendu compte, avec Julie, que notre niveau d’exigence est bien supérieur à la moyenne des professionnels, peut-être même trop, et qu’il faut apprendre à lâcher prise sur ce point. Le niveau d’implication sur un projet lorsque c’est le nôtre ou lorsque l’on est employé n’est pas le même. C’est un point sur lequel nous devons nous adapter pour pouvoir le gérer au mieux. Être « entrepreneur patron » est encore une corde à rajouter à notre arc.
« Depuis 2016 mon CA a doublé chaque année. »
Une affaire qui roule
• Ton entreprise a plus de 6 ans ! Peux-tu résumer en une phrase l’évolution que tu as eu dans ton business ?
D’un point de vue CA, ça n’a pas vraiment décollé avant 2015/16, c’est-à-dire 3 ans. Quand tu découvres le monde de l’entrepreneuriat et la vie en freelance il faut fatalement du temps pour construire des offres qui se vendent (peut-être moins maintenant avec tous les tutos disponibles en ligne). Mais depuis 2016 mon CA a doublé chaque année.
D’un point de vue psychologique, ça a été une grande aventure. Des montagnes russes avec des galères du style des clients qui arrêtent le contrat du jour au lendemain parce que leur franchise a fermé ; ils représentaient 90% de mon CA à ce moment-là.
J’ai vécu des moments de joie intense, que j’ai célébrés avec mes amis et ma famille. Par exemple une publication dans le Huffington Post pour un article dans lequel je ne fondais aucun espoir, et qui les intéressait.
Il y a des rencontres que je n’aurais jamais faites si je n’avais pas été freelance, qui sont devenues des proches, des références. Ce sont des personnes qui m’inspirent au quotidien par leur professionnalisme ou leur puissance cérébrale. Toutes ces choses, je ne les aurais jamais vécues si j’étais restée salariée, dans un poste fixe.
• Pourquoi avoir ouvert I don’t think.fr ?
J’ai commencé le blog 2015 et il s’appelle « I don’t think, I feel », soit « je ne pense pas, je ressens », car au départ je voulais juste parler de ma vie de freelance telle que je la vivais à travers mes émotions et mon ressenti.
« Rester moi-même ! Que ce soit dans les bons moments : les moments de joie et d’euphorie, comme dans les mauvais : les moments de colère et de tristesse. »
• Quelles sont les valeurs que tu véhicules dans ton entreprise ?
La transparence, l’honnêteté, le professionnalisme, la bienveillance, l’organisation, le soin du travail bien fait.
• Quels sont les points d’honneurs que tu as gardés en tête à chaque étape de la création et de l’évolution de ton entreprise ? Tu sais le truc que tu ne veux pas lâcher par ce que c’est trop important pour toi ?
Rester moi-même ! Que ce soit dans les bons moments : les moments de joie et d’euphorie, comme dans les mauvais : les moments de colère et de tristesse.
Pour te donner un exemple, lorsque j’ai perdu mon papa, je l’ai dit à mes clients, je n’ai pas fait semblant. Ils ont compris que je n’allais pas forcement être au top à ce moment-là.
• Comment ça se passe de travailler avec toi ?
Pour la gestion des réseaux sociaux je propose mes services pour les plateformes Facebook, Instagram et Pinterest pour des contrats de minimum 6 mois.
Ce sont des prestations à la carte. Certains clients vont vouloir la totale réseaux sociaux, relation influenceurs, publicité… Et d’autres auront juste besoin d’écrire des posts Instagram ou d’un ou deux posts par semaine. Cela dépend donc des objectifs de l’entreprise et de son budget communication, c’est pourquoi il n’y a pas de prix sur mon site car c’est du cas par cas et c’est évolutif.
Si on se rend compte qu’il y a une cible qui marche mieux que l‘autre, on va adapter notre stratégie et ajouter quelque chose qui n’était pas prévu au départ. Julie s’occupe des influenceurs, elle est douée pour le contact avec eux, elle rédige les articles de blog, les posts et moi c’est plutôt la gestion, la logistique, la technique, les relations clients, la deadline.
On travaille avec un mois d’avance minimum pour prendre notre temps pour corriger des choses et s’il y a des urgences, avoir le temps de les gérer sans stress.
J’ai aussi une autre activité destinée aux freelances et aux entrepreneurs déjà lancés et qui souhaitent soit mieux s’organiser dans leur entreprise, soit se développer. Pour mieux s’organiser, il y a ma formation Trello. Pour se développer, il y a ma formation Pinterest et ma formation Produire du contenu de qualité régulièrement.
Ce sont des formations que j’ai testées sur moi et des proches, qui marchent, et du coup je les propose à d’autres.
• Comment te contacter ?
- Pour du Community management directement sur mon site.
- Pour le blog directement via le formulaire de contact du blog.
Pour en savoir encore plus sur Julia, ou la suivre sur ses réseaux sociaux, voici sa page Facebook, son compte Instagram, son compte Pinterest, et sa page Linkedin.
Le business de Julia a tellement pris d’ampleur et 2019, qu’elle sort du régime de la micro-entreprise pour jouer dans la cour des grands, et a ouvert une SAS avec Julie. Je suis impatiente de découvrir leurs aventures au sein de ce nouveau statut.
Sur Ça infuse, une catégorie entière d’articles de blog est consacrée aux interviews de femmes entrepreneures inspirantes. Pour les découvrir clique ici.
À bientôt,
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